LES MALADIES PARODONTALES
Définition
Les maladies parodontales concernent tous les tissus de soutien des dents :
La gencive, le ligament alvéolo-dentaire et l’os alvéolaire.
Ce sont des maladies infectieuses, liées aux bactéries pathogènes présentes en bouche.
Jadis jugées inéluctables et sans réel recours, ces infections bénéficient maintenant de traitements bien codifiés, accompagnés de succès thérapeutiques tangibles.
Les points importants
Les maladies parodontales sont très répandues et intéressent tous les âges.
En France, selon une enquête récente réalisée par l’ADF sous l’égide de l’OMS, plus de 80% des adultes entre 35 et 44 ans souffrent de maladies parodontales.
Beaucoup estiment, à tort, cette situation inéluctable et se résignent à porter vers 60 ans une prothèse amovible (dentier) comme leurs parents.
Des études récentes mettent en évidence les rapports entre maladie parodontale et état général:
- les femmes enceintes qui présentent une parodontite sévère ont un risque accru
(de 3 à 7 fois) d’accoucher prématurément d’un enfant de faible poids.
- les patients atteints de parodontite ont un risque d’atteinte cardiovasculaire accru de 25%.
- de même, il a été démontré que les maladies parodontales aggravent le diabète, mais également, que le diabète est aggravé par l’existence d’une maladie
parodontale chez le patient.
Au sein des parodontopathies, il est important de distinguer les gingivites des parodontites.
Dans les deux cas, une certitude s’impose : il y a toujours une atteinte infectieuse.
Les bactéries s’accumulent à la jonction dent/gencive :
- les gingivites n’atteignent que la gencive, entrainant des manifestations plutôt
localisées et inflammatoires. Elles sont le plus souvent bénignes et faciles à
traiter.
- quand les bactéries s’infiltrent davantage, elles provoquent une infection d’abord localisée : ce sont les parodontites.Elles atteignent les tissus de soutien de la dent (gencive, ligament et os). Plus graves, elles peuvent aboutir à la perte des dents et retentir sur tout l’organisme. Elles nécessitent un traitement plus approfondi.
Ces affections progressent d’autant plus vite que les défenses du patient sont affaiblies : hérédité, affection générale, déficit immunitaire, stress, tabagie active.
La prévention de ces affections peut être tout à fait efficace : deux brossages quotidiens soigneux, des arcades dentaires bien alignées, sans carie ni dents absentes, des visites de contrôle régulières chez un praticien qui procédera à un bon détartrage, réduisent considérablement le risque d’atteinte parodontale.
De même, il ne faut pas attendre que les dents bougent pour consulter : la douleur, signe d’alarme, est souvent longtemps absente. Un changement de couleur des gencives, un saignement au brossage, un allongement de la partie visible de la dent (rétraction gingivale) signent une maladie parodontale avérée.
En cas d’atteinte, des mesures thérapeutiques s’imposent. Elles reposent sur un principe simple : la décontamination des tissus infectés.
Ces traitements d’assainissement des surfaces dentaires et gingivales sont le plus souvent suffisants pour arrêter le processus de déchaussement.
En cas de gingivite, le praticien procède à un nettoyage complet de la bouche : détartrage ultrasonique et/ou manuel, pouvant être accompagné d’un aéropolissage au bicarbonate et/ou d’une irrigation d’antiseptiques sous la gencive.
À charge pour le patient d’avoir une hygiène bucco-dentaire rigoureuse pour maintenir la bonne santé de sa bouche.
En cas de parodontite, un traitement plus poussé sera appliqué, basé sur l’utilisation d’antiseptiques puissants en traitement local, et recours aux antibiotiques par voie générale selon le type de flore bactérienne présente dans les lésions parodontales.
Ce traitement, réalisé par le patient lui-même deux fois par jour, est complété par l’élimination rigoureuse du tartre supra et sous-gingival par débridement parodontal sous transillumination.
Cette technique, effectuée par un praticien formé et entrainé, permet, dans une grande majorité des cas d’accéder à la totalité du tartre sous-gingival, sans anesthésie, ni intervention chirurgicale.
Parallèlement, la mise en évidence des facteurs d’environnement tels que le tabagisme, le stress ou un diabète non traité, est au premier plan de la lutte contre les parodontites.
En bref,
- Les affections parodontales sont très fréquentes et exposent les patients à des risques locaux et généraux.
- Toutes présentent une composante infectieuse. Si la prévention par une hygiène rigoureuse et des contrôles réguliers (avec détartrage) peuvent suffire, les praticiens sont de mieux en mieux armés pour lutter contre les gingivites ou les parodontites.
- Les traitements visent à l’assainissement local, mais aussi à la restitution des fonctions bucco-dentaires optimales, sans oublier la correction des préjudices esthétiques.
- L’avenir s’articule entre plusieurs axes :
- lutter contre les facteurs de risque (tabac, hygiène, stress, …),
- déterminer au mieux les patients à risque (hérédité, pathologies générales, déficit immunitaire),
- affiner les réponses thérapeutiques (tests microbiologiques),
- accroitre les succès thérapeutiques et le confort des patients atteints.
- Enfin, une information accrue sur les risques, mais aussi sur le caractère non inéluctable des « déchaussements » et pertes dentaires en cas de maladies parodontales, contribuera à une meilleure santé de la population Française.
